L’Ouganda déclare héberger des gisements aurifères d’environ 31 millions de tonnes

En Ouganda, l’or est le métal phare du paysage minier. Depuis l’installation de l’usine de traitement Africa Gold Refinery en 2016, le métal jaune s’est rapidement forgé une place prépondérante dans les exportations du pays.

Le sous-sol ougandais hébergerait des gisements de minerai d’or d’environ 31 millions de tonnes, selon l’annonce faite mercredi 8 juin par le gouvernement du pays. Ce dernier a précisé que cette estimation a été faite après des travaux d’exploration menés sur les deux dernières années.

Les autorités pensent que l’exploitation et le traitement de ces ressources pourraient permettre d’en tirer 320 158 tonnes d’or raffiné. D’après Solomon Muyita, porte-parole du ministère de l’Energie et du Développement minéral, cité par Reuters, les travaux comprennent des levés ainsi que des analyses géophysiques et géochimiques. La plupart des gisements concernés sont situés dans la région de Karamoja, dans le nord-est du pays.

La motivation derrière cette vaste opération amorcée par le gouvernement est d’attirer de gros investisseurs dans le pays afin de développer son secteur aurifère qui, faut-il le souligner, est largement dominé par l’exploitation artisanale et à petite échelle (ASM).

Il est important de noter qu’on dispose de peu d’éléments en dehors des données du gouvernement pour s’avancer sur la fiabilité de ces estimations. Si le pays arrive à attirer sur son sol des compagnies minières, ces dernières devront encore mener leurs propres travaux d’exploration pour confirmer l’existence ou non de gisements économiquement viables.

Toutefois, l’information peut être vue comme une bouffée d’air frais pour l’environnement minier ougandais, perturbé l’année dernière par des troubles liés à l’exportation. Le gouvernement a en effet instauré des taxes sur l’exportation du métal jaune qui ont été mal accueillies par les acteurs du marché (les négociants devaient verser respectivement 5 % et 10 % pour chaque kilogramme d’or raffiné ou non). En conséquence, Kampala n’a pas exporté d’or du tout durant le mois de juillet dernier.

Si la situation s’est plutôt apaisée depuis, suite aux aménagements opérés par l’Etat, notons que le Parlement a adopté une nouvelle loi minière qui, une fois signée par le président Yoweri Museveni, permettra la création d’une société minière publique. Cette dernière devra obligatoirement acquérir une participation de 15 % dans chaque exploitation minière du pays, et contraindra les investisseurs à signer un accord de partage de la production avec le gouvernement.

L’Ouganda prépare ainsi le terrain pour tirer de plus importants revenus de son industrie minière. Pour rappel, le pays d’Afrique de l’Est a exporté pour 1,25 milliard de dollars d’or en 2019.